le 31 mai, Malvane

Moi j'veux accuser personne mais il y en a un de nous deux qui m'a empêchée de dormir toute la nuit ! Il fait un froid de canard et le mal des montagnes fait des ravages ...

Nous sommes a l'ouverture pour visiter l'hôtel national des monnaies. Il y a un groupe de Français : tant mieux, nous aurons donc un guide français ! De quoi nous éviter les habituelles tergiversations pour se mettre d'accord entre une visite en espagnol ou en anglais. Nous déchantons vite : pas facile a comprendre, et puis les groupes de français de quinquas nous énervent un peu ... ils font toujours toutes les bêtises qu'ils interdisent a leurs enfants : toucher aux objets quand c'est interdit, parler fort, se faire des blagues de gosses... sans rire, il n'y a rien de plus enfantin qu'un groupe de parents sans leurs enfants !

C'est dans ce bâtiment que durant plusieurs siècles furent frappés les reals obtenus a partir de l'argent des mines.



Le bâtiment est également très célèbre pour la tête de Bacchus qu'un français au XIXe siècle accrocha dans la cours pour couvrir le blason des rois d'Espagne.



Nous terminons ensuite la journée par la visite du monastère de Santa Teresa, auquel il était de coutume que les riches habitants de Potosi donnent une fille. Histoire de s'absoudre de leurs peches commis dans l'exploitation des mineurs?


le 30 mai, Stéphane

Nous voila en route pour Potosi. Le bus prend son temps, mais au moins nous laisse profiter des magnifiques paysages de l'altiplano dont nous ne lassons pas.



Tragique destin que celui de cette ville. Si les espagnols n'ont jamais trouve l'or de l'Eldorado, ils ont trouve l'argent de Potosi! Du temps de sa splendeur, entre les XVIe et XVIIe siècles, Potosi fut l'une des plus grandes villes du monde, avec 200 000 habitants, et 80 églises. Le revers de la médaille, c'est que pour financer les frasques de la cours d'Espagne, on estime qu'environ 8 millions d'esclaves indiens et africains périrent dans les conditions atroces dans les mines et les fonderies (roulements de 12h, périodes de 4 mois sous terre sans voir la lumière du jour, etc...).
Au XIXe siècle, l'épuisement des filons et la chute du cours de l'argent portèrent un coup fatal a la ville.

Le première chose qui nous frappe en arrivant, c'est le froid mordant! Normal, nous sommes a plus de 4000m d'altitude. Il va bien nous falloir nous habituer : les 2 prochaines semaines devraient être du même acabit...

Après avoir trouve un hôtel (et nous être assures qu'il disposait bien d'eau chaude, très important!!!), nous partons explorer la ville. Effectivement, les églises et anciens palais témoignent du faste passe de la ville.



Nous grimpons au sommet du mirador d'un ancien palais transforme en café pour avoir une vue d'ensemble de la ville et apercevoir le Cerro Rico : la montagne percée de mines qui surplombe la ville.



Le soleil se couche et rapidement, les températures chutent. On nous promet -10 pour cette nuit!!! Notre chambre a beau être équipée d'un poêle a gaz, il parvient a peine a nous réchauffer les doigts... Finalement, nous sommes bien contents d'avoir nos sacs de couchages, même si au Mexique, nous trouvions bien fastidieux de les trimballer par +35...


29 mai, Malvane

Objectif : être un peu plus actif que la veille ... une bonne nuit de sommeil, et ça repart!

Nous commençons la journée par visiter le splendide musée du Textile et des Arts indigènes. Les expositions sont pédagogues et bourrees d'explications intéressantes, principalement sur les textiles tisses des communautés Jalq'a et Candelaria (Tarabuco). Ces textiles sont vraiment magnifiques ... nous sommes tombes dessus par hasard dans une exposition a La Paz, et depuis, j'étais obsédée par l'idée d'acheter un axsu, une pièce de tissu qui a la base sert d'habillement pour les femmes, tisse en rouge sur fond noir, ces deux couleurs donnant une illusion de pénombre pour semble-t-il rendre la lecture du tissu difficile. Les formes tissees représentent un monde obscur, peuplé d'êtres étranges, le monde de « Saxra », dieu des profondeurs de la terre et des lieux éloignés. C'est toutes leurs croyances et traditions qui sont exprimées sur un axsu, dont la réalisation prend 3-4 mois de travail. Pour recevoir en rêve les idées de tissages, il existe également tout un cérémonial, compose d'offrandes a bruler ou enterrer, et de boissons alcoolisées a boire ... vu les animaux qui sont représentés, ça n'est pas étonnant !
Les explications et tous les axsus présentés au musée ont achevé de nous enchanter : tant mieux, nous avons acheté un axsu hier !


Nous avons passe de nombreuses heures dans le musée .... alors direction le marche pour trouver de quoi de sustenter ! Nous faisons la queue devant une petite dame et ses marmites pour son plat du jour : le piquante de pollo, du poulet dans une sauce tomate pimentée avec des pommes de terre déshydratées, et des sortes de pâtes. Les gens nous regardent un peu étonnés ... ils n'ont pas l'habitude ici que les touristes se mêlent a eux pour le repas. Nous mangeons tous coude a coude sur une grande table en bois, l'ambiance est agréable, et les gens finissent enfin par nous poser des questions et plaisanter !
En dessert, nous restons sur le marche, pour commander un jus de fruit a une autre petite dame spécialisée dans la chose ... fruits de la passion et lait pour moi, kiwi et fruits de la passion pour Stéphane : miam !!



Nous traversons ensuite la ville pour monter sur les hauteurs pour avoir la vue ... dans un café ! Nous sortons de déjeuner, ça n'est pas très utile, mais les musées et églises sont fermes entre 12h et 15h alors il faut bien s'occuper ... et se réchauffer : rien de tel qu'un chocolat chaud pour se réchauffer : amer aux épices pour Stéphane, avec plein de crème fouettée pour moi ! Le tout dans un transat, avec la ville a nos pieds !!


Il est plus de 15h, l'heure de visiter l'église de la Merced (la Pitié). Quand nous arrivons, elle est fermée. Nous allons demander aux jeunes de l'aumônerie a cote qui nous suggèrent de traverser leur aumônerie pour frapper aux carreaux qui doivent donner sur l'enceinte, mais sans succès. Finalement, quand nous rebroussons chemin, une dame nous court après ... elle tient l'entrée et elle est en retard ... elle est a la bourre, mais, nous fait-elle remarquer, le cure est en retard lui aussi. Ça, on l'a remarque que la ponctualité et les Boliviens, ca fait au moins 3 ! Nous visitons donc l'Église de la Merced, qui a le plus bel intérieur de Bolivie : la quantité d'or ferait presque mal aux yeux ! Nous montons également au mirador sur le toit : nous sommes effectivement sur les toits, mais ... les plaques de plâtre tombées sur le sol de l'église n'aident pas beaucoup pour nous rassurer !



En revenant dans le centre-ville, nous avons la surprise de voir que la place principale est fermée a la circulation (ce qui est une bonne chose en soi compte-tenu des inévitables nuages noirs recraches par les colectivos qui passent), mais pour un rallye, a l'occasion du bicentenaire "du premier cri de la liberté en Bolivie, dixit l'Union Européenne (http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=PESC/09/62&format=HTML&aged=0&language=FR&guiLanguage=en). Alors c'est la fête pendant toute la soirée et une partie de la nuit sur la place : chacun fait vrombir son moteur plus fort que le voisin, pétards, et feux d'artifice sont de rigueur !

28 mai, Malvane

Une nuit presque blanche charmante comme on les aime, mais bon, il faut dire qu'on s'habitue ! Bref, arrivée au petit matin, on traverse la ville sac au dos a la recherche d'un hôtel, et comme d'hab, on finit la nuit et on part visiter la ville et ses rues blanches.


Sucre est la plus belle ville de Bolivie et le cœur symbolique de la nation : c'est ici que fut déclarée l'indépendance il y a ... ah, tiens, il y a pile 200 ans (y a-t-il quelque chose a comprendre ?). Donc si j'ai bien compris, La Paz est le siège du gouvernement, Sucre est la capitale constitutionnelle, et Santa Cruz est la capitale économique. Simple, non ?!!! Mais la "vraie" capitale, c'est laquelle ??
Capitale ou pas, Sucre est fort sympathique, ca doit être pour ça qu'elle est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco ! Elle a préservé son architecture coloniale et ses maisons blanchies a la chaux (ou a la peinture, bref).

Pour ne pas se garder toutes les visites de musées et de monuments pour demain (il parait qu'il vaut mieux le faire le jour même), nous abandonnons les cafés au soleil pour aller visiter la "Casa de la Libertad", ou fut signée la déclaration d'indépendance le 6 aout 1825 (ce qui semble-t-il n'est pas incompatible avec ce que j'ai écrit plus haut).



C'est la également que s'est tenu le premier congres bolivien , ou on peut admirer les portraits de Hugo Ballivian, Antonio Jose de Sucre, et de ce cher Simon Bolivar (avec lequel j'ai beaucoup d'affinités ... comment ne peut-on pas en avoir après avoir passe un an a l'université Simon Bolivar a Caracas, sa ville natale, au Venezuela, ou il est devenu l'idole de la nation ?). Cette maison-musée renferme plein de portraits de présidents et membres du congres, avec des explications très intéressantes ...en espagnol, mais Stéphane arrive a sa leçon Assimil n°60 ... autant dire qu'il parle couramment l'espagnol maintenant !


Petite balade dans les rues de nuit
le 27 mai, Stéphane

Ca y est, le temps est venu de quitter Coroico.



Bon, soyons honnetes : les paysages sont magnifiques, la nature genereuse et les randos interessantes, mais : c'est bourre de moustiques!!! Et comme les piqures des petits salopards locaux ne deviennent urticantes qu'au bout de 48h, aujourd'hui, nous avons des envies de spontex... Bref, c'etait bien chouette, mais il faut qu'on y aille maintenant...

Nous commençons par quitter Coroico et rentrer sur La Paz en minibus. Au passage, pour ceux qui s'interrogent sur la différence entre minivans et minibus : le minibus part plus souvent, a le double de places (ce qui ne veut pas dire le double d'espace, attention...), est moins cher (et donc préféré par les Boliviens), et degage une odeur qui laisse supposer qu'il servait autrefois au transport de chiens... Bref, 3h assez folclo...



Nous remontons nos 2500m de deniveles, cette fois sous le crachin, mais cela donne un autre charme au paysage.



Depuis La Paz, nous souhaitons nous rendre a Sucre en bus de nuit, en espérant arriver a grappiller quelques heures de sommeil... C'est parti pour 14h de trajet...
le 26 mai, Stéphane

Bon, c'est pas tout ça, c'est bien gentil de se dorer la pilule, mais il va falloir songer a éliminer la raclette de la veille !!! Au programme : une bonne balade a la journée qui consiste a descendre tout au fond des gorges jusqu'à des chutes d'eau et des bassins naturels.

La balade commence bien facilement, puisqu'il s'agit simplement de descendre... La vue sur les vallées est magnifique, et rapidement, nous descendons au milieu des vergers : mandarines, bananes, café... On comprend mieux que les Yungas puissent alimenter en fruits tout le reste de la Bolivie : c'est un veritable jardin d'Eden (sans parler des nuees de perroquets multicolores qui nous survolent)!





2h30 plus tard, nous atteignons le fond, mais gloups, nous commencons un peu a nous inquieter pour la remontee... Enfin, pour l'instant, nous profitons de l'eau fraiche et regardons les locaux ramasser les mandarines.



Bon, 14h30, il est temps de remonter pour esperer etre en haut avant la tombee de la nuit... Dur dur !!! Le soleil tape beaucoup plus maintenant, et la montee est sacrement rude.



Heureusement que sur le chemin, une gentille dame nous offre des mandarines pour etancher notre soif. Franchement : rien a voir avec les fruits que l'on trouve generalement en France, J-P Coffe a raison, quant a la qualite de la nourriture qui se perd !

Nous sommes de retour, enfin et peniblement, a Coroico vers 17h15. Impossible de gravir pour l'instant les 150 derniers metres de deniveles qui conduisent a notre hotel... Une pause ravitallement s'impose! Nous engloutissons donc une platree de spagetti qui se veulent qu roquefort, et une pizza, qui s'avere la meilleure du voyage. Oui, on est dans une phase "marre du llama saltado con arroz y papas fritas"...

Quand il faut y aller, 'faut y aller! Nous grimpons la colline jusqu'a notre hotel, avant d'inaugurer un nouveau concept pour soulager nos pieds endoloris : le bain de pied de minuit...



Toutes les photos sont sur :
http://picasaweb.google.fr/stephetmalou3/Coroico
le 25 mai, Stephane

Aujourd'hui, rien de spécial : bronzette, bouquinage et farniente au bord de la piscine avec vue sur les montagnes...



Ah si, quand même, histoire de conserver un certain sens de l'aventure, pour diner nous tentons... la raclette!!! Bon, OK, ca vaut pas une bonne raclette bien de chez nous... et on cherche toujours la viande des grisons et les cornich qui vont normalement avec...


le 24 mai, Stephane

Ça y est, Lolo est reparti! Espérons qu'il n'aura pas de problèmes aux différentes douanes avec la pâte de chocolat mexicaine que nous lui avons confiée...

Nous profitons de la matinée pour se balader une dernière fois dans ces splendides rues pavées dont les si (trop?) nombreux combis grimpent la pente en lachant d'epais nuages de fumee (on ne les vois pas sur les photos mais ils sont helas bien la !).



Nous prenons ensuite un taxi qui nous conduit au point de depart des transports pour les Yungas, au nord de La Paz, la zone de transition entre les sommets andins arides et la jungle amazonienne humide ... en quelques dizaines de kilometres, la route perd 2500 m d'altitude !

Nous choisissons l'option "minivan" plutot que bus ... mais il faut attendre qu'il se remplisse avant de partir ... nous patientons donc un peu plus d'1h, au son des rabatteurs (cf. titre du post), auxquels Malvane tente de donner un coup de main pour rabattre les eventuels touristes ...



Le trajet est magnifique et justifie a lui seul l'expedition! Nous devalons les 2500m de denivele rapidement, en apercevant loin en-dessous l'ancienne route : la tristement celebre "route de la mort". Les nombreux controles "anti-narcos" sur la route nous font doucement rigoler : ils consistent plus a glisser un billet au policier qu'a subir une fouille en regle...




Arrives a Coroico, il nous faut grimper tout en haut du village pour rejoindre l'hotel conseille par une francaise rencontree lors du vol Mexico-Santiago. Les sacs sont bien lourds, le sentier super pentu, mais le stage a 4000m d'altitude nous a fait du bien...
Enfin, la vue sur la vallee depuis notre chambre valait bien quelques efforts...




Toutes les photos sont sur :
http://picasaweb.google.fr/stephetmalou3/LaPaz
http://picasaweb.google.fr/stephetmalou3/RouteDesYungas