le 1er juin, Stéphane

Aujourd'hui, nous prenons un tour pour aller "visiter" une mine encore en activité. Il nous semble obligatoire en passant a Potosi d'essayer de mieux comprendre la vie de ces pauvres bougres qui continuent a creuser la montagne en espérant trouver de quoi survivre, quitte a y laisser sa peau a 50 ans...

Nous souhaitions faire le tour en espagnol (je commence un peu a comprendre ce qu'on me raconte...), grand bien nous en a pris : nous aurons un guide pour 3 personnes.

1ere etape : revetir nos tenues de combat!



Nous nous rendons ensuite dans une boutique ou les mineurs se fournissent en matériel : explosifs, détonateurs, alcool a 96 degrés non dénaturé pour les soirées hebdomadaires et les offrandes a Pacha Mama, etc... On nous encourage fortement a acheter des stocks que nous pourrons ensuite offrir aux mineurs, mais nous preferons leur offrir de la coca que nous pourrons acheter un peu apres au marche.

Nous poursuivons par la visite de l'usine de rafinnage. Le minerai brut est broye, pulverise, centrifuge, melange a des agents fixateurs (dont du cyanure, gloups...), et finalement mis a decanter. Par jour, pour 50t de minerais, on obtient seulement 500kg d'un melange d'oxyde d'argent et de sulfate d'argent qui sera revendu a l'etranger, la production etant trop faible pour employer une fonderie locale qui permettrait d'obtenir de l'argent pur.



Nous montons ensuite a la mine, sur le Cerro Rico.



L'entrée est couverte d'éclaboussures rougeâtres : le sang des lamas sacrifies plusieurs fois par an a Pacha Mama et a l'"oncle" proprietaire des richesses de la montagne (le diable, pour ne pas le nommer), dont l'efigie se trouve au fond de la mine.



Notre petit groupe avance tres rapidement mais la progression devient de plus en plus difficile : les boyaux sont tres etroits et pentus et la poussiere en suspention rend la respiration tres difficile alors que le moindre effort a 4000m nous laisse haletants...



Les mineraux qui filtrent a travers la roche donnent de belles concretions : vertes pour le cuivre, jaune pour le souffre.



A 25m sous terre, nous rejoignons Alberto qui creuse la roche au marteau et au burin, en moyenne 8h par jour dans une vraie fournaise pour recolter l'equivalent de 30 bolivianos... Nous lui laissons le reste de notre stock de coca...

Nous descendons jusqu'au niveau 3 ou se trovent les wagonnets employes par les mineurs pour amener le minerai jusqu'a un puis d'ou il sera remonte a la surface a la force des bras.



S'en suit ensuite la penible remontee, par les memes boyaux et chattieres utilises a la descente... Nous regagnons la surface couverts de boue, passablement epuises et pas mal marques par cette experience...



Il va falloir trouver le moyen de se decrasser un peu avant de prendre le bus de nuit pour Tupiza...

Toutes les photos sont sur :
http://picasaweb.google.fr/stephetmalou3/Potosi

Comments (2)

On 1 juin 2009 à 14:59 , Anonyme a dit…

Bravo pour cette belle démarche .Cl.

 
On 5 juin 2009 à 07:25 , Anonyme a dit…

Ca c'est de l'expérience... faudra reraconter ça la prochaine fois que l'on se voit!