le 28 fevrier, Stephane

Nous voila partis pour notre trek, a la decouverte des environs de Sapa!

Nous faisons connaissance avec notre guide, un petit bonhomme nomme Hang, boulanger-patissier de son etat (specialite: l'Opera, ben oui...) et guide de trek (a l'occasion ?).

Nous quittons Sapa vers 9h30 et nous dirigeons vers l'entree de la vallee.


Nous commencons par traverser le village de Lao Chai, habite par des Hmongs noirs. Ce peuple de Montagnards, originaire de Chine, est arrive dans la region il y a environ 3 siecles, chasse par les guerres. Ils se distinguent par leurs tenues finement brodees et teintees avec de l'indigo.


Le sentier descend dans la vallee, a travers les rizieres en terasse. En cette saison, les rizieres sont vides (les villageois ne commenceront a repiquer les plans que dans 2-3 mois) et n'ont donc pas la couleur vert tendre des jeunes pousses, mais les villageois les innondent pour preparer la terre au labour, ce qui donne de tres beaux effets de miroir.


Nous ne croisons que peu d'habitants. Beaucoup de femmes sont a Sapa pour tenter de vendre des broderies ou des bijoux aux touristes. Quant aux hommes, en dehors des periodes de semailles et de recoltes, ils sont dans les forets a plusieurs jours de marche pour abattre des bois recherches et recolter des baies medicinales. Cependant, entre chaque village, nous avons droit a notre "escorte", des femmes qui nous suivent sagement sur plusieurs kilometres et attendent les pauses pour tenter de nous vendre des breloques.

Nous dejeunons (je n'aurais jamais cru apprecier un jour a ce point un pain bania) au village de Tavan ou vivent des Dzays, dont les femmes sont reconnaissables au fichu qu'elles portent sur les cheveux. Puis nous poursuivons a travers les rizieres et traversons une foret de bambou jusqu'au village de Giang Ta Chai, occupe principalement par des Dzaos rouges, qui portent une grosse coiffe rouge.


Nous passons la nuit dans un gite. Notre guide et notre hotesse nous cuisinent un succulent et copieux repas, avec notamment du cochon fume, specialite locale laissee au dessus du foyer pendant plusieurs annees.


Puis des ouvriers qui construisent une maison juste a cote se joignent a nous. Apres leur rude journee, ils ne tardent pas a servir de grandes rasades du tord-boyaux local : du vin de riz de-mon-village-absence-de-mal-de-crane-le-lendemain-garantie. Nous rentrons donc dans la partie echange linguistique de la soiree, je leur apprend "sante!" et ils m'apprennent "chuc chic mung". A force d'essais, on se debrouille tous pas trop mal dans la langue de l'autre... Dans toutes les cultures, les premieres victimes des tournees generales se trouvent toujours dans les categories suivantes :

1. plus jeune
2. tient moins l'alcool (va souvent de paire avec 1)
3. etranger

Si moi je rentrais dans la 3eme categorie, notre guide, lui, rentrait dans les 3 (22 ans, originaire des environs de Hanoi). C'est donc vers 19h, apres s'etre excuse 3 fois aupres de ses honorables touristes d'etre a ce point cuit, qu'il est alle se couche dans le lit le plus proche, a 3m de la table... Bon moment de rigolade!!!